dimanche 21 novembre 2010

La France et la Hongrie - 18 Novembre 2010

Entretien de Michèle Alliot-Marie, ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et européennes avec son homologue hongrois, János Martonyi (18 novembre 2010

Présentation

Relations politiques
Relations économiques
Coopération culturelle, scientifique et technique
Autres formes de coopération

Relations politiques

La France entretient avec la Hongrie des relations de qualité qui vont en s’approfondissant notamment dans le cadre de l’Union européenne.

Sur le plan historique, après la révolution de 1848 qui avait rapproché les deux pays, la signature en 1920 du traité de Trianon, par lequel la Hongrie a perdu les deux tiers de son territoire, a laissé des traces profondes.

La chute du régime communiste en 1990 a ouvert une nouvelle page dans l’histoire de nos relations bilatérales, denses sur le plan économique et confiantes sur le plan politique, notamment grâce au soutien de la France à l’élargissement de l’OTAN et de l’Union européenne.

Le rythme et le niveau des contacts ont été élevés ces dernières années, notamment depuis 2004. La visite du Président de la République à Budapest en septembre 2007 a permis d’établir les bases d’un partenariat stratégique, signé en mai 2008 à l’occasion de la visite à Paris du Premier ministre, M. Gyurcsany. Ce partenariat permet de renforcer notre dialogue sur les principaux enjeux communautaires, d’engager ou d’approfondir des coopérations portant notamment sur les pôles de compétitivité, le secteur agricole, les questions environnementales et la préparation de la présidence hongroise de l’UE au premier semestre 2011.

Relations économiques

Les échanges bilatéraux entre la France et la Hongrie ont été multipliés par 2 en 10 ans, passant de 2,5 Mds EUR en 1999 à 5,1 Mds EUR en 2009. Après une croissance soutenue des échanges en 2005, 2006 et 2007 (respectivement +12%, + 15% et +9%), un net ralentissement a été observé en 2008, avec une progression de +1,2%, due à la très faible augmentation des exportations françaises. Les échanges bilatéraux ont régressé fortement en 2009, avec une baisse de -17,66%. Depuis 1999, le solde commercial de la France avec la Hongrie est déficitaire. Il a atteint son plus bas niveau en 2008 à -576 M EUR, après avoir oscillé entre - 64 M EUR et - 402 M EUR durant la période 2001-2007. En 2009, il a finalement atteint -512 M EUR.

Au premier semestre 2010, la France est le 7 efournisseur de la Hongrie avec 4,02% de part de marché derrière l’Allemagne (26,5%), la Russie (7,9%), la Chine (6,4%), l’Autriche (5,6%), les Pays-Bas (4,5%) et l’Italie (4,4%). La France est le 4 eclient de la Hongrie et reçoit 5,3% des exportations hongroises, derrière l’Allemagne (25,7%), l’Italie (5,6%) et le Royaume-Uni (5,4%). La Hongrie est, quant à elle, le 30è client de la France, et représente 0,69% de nos exportations, et le 25 efournisseur de la France, soit 0,71% de nos importations. Le volume du commerce bilatéral se situe autour de 6 milliards d’euros.

Les résultats des sept premiers mois de 2010 reflètent la reprise progressive des échanges. Nos exportations vers la Hongrie ont atteint 1,5 Md EUR (+9,2%) et ont plus fortement progressé que nos importations (1,8 Md EUR, soit +8,0%), ce qui contribue à une légère résorption de notre déficit commercial sur les 7 premiers mois 2010, par rapport à la même période en 2009.

Entre 1990 et 2009, les investisseurs étrangers ont investi plus de 64 Mds EUR en Hongrie en flux cumulés (près du tiers des IDE en Europe centrale et orientale au cours de cette période). Le pays se situe au 2e rang régional en termes de stock d’IDE par habitant (6399 EUR) après la République tchèque (8084 €), ex aequo avec la Slovaquie (6323 EUR) et bien devant la Pologne (3326 EUR) et la Roumanie (2404 EUR). L’année 2009 s’est caractérisée par un tarissement important des investissements. Dans le contexte de la sortie de crise, les IDE ne devraient se redresser que lentement. Les investissements étrangers en Hongrie se sont élevés à 4,7 Mds EUR en 2008 et 1,02 Md EUR en 2009. La Hongrie espère revenir à un rythme de 4 Mds EUR/an dès 2010-2011.

Selon les données de la Banque nationale de Hongrie, la France a conservé son 5erang des plus grands investisseurs en Hongrie en 2009. Si l’on considère qu’une bonne partie des investissements luxembourgeois et néerlandais relèvent de stratégies d’optimisation fiscale de groupes européens, il est probable que le France se situe en fait au 3eou 4erang des investisseurs étrangers dans ce pays. Ces investissements ont touché de nombreux secteurs (énergie, industrie alimentaire, commerce de gros, industries pharmaceutiques, gestion de l’eau). Entre 1999 et 2009, la France a multiplié par 3,5 son stock d’IDE en Hongrie, passant de 947 M EUR à 3,3 Mds EUR. Dans l’ensemble, il s’agit essentiellement d’investissements de grandes entreprises, même si, dans les 3-4 dernières années, l’activité d’investissement des PME françaises a montré une certaine intensification.

Fin 2009, près de 400 sociétés françaises implantées en Hongrie employaient environ 70000 personnes. En 2008 et 2009, les flux d’investissements français ont atteint respectivement 940 M EUR et 340 M EUR. 5 sociétés françaises figurent parmi les 25 premiers investisseurs étrangers en Hongrie : Groupama, EDF, Sanofi-Aventis, Auchan, GdF Suez).

Les investissements français en Hongrie sont particulièrement représentés dans les secteurs de l’énergie, des industries pharmaceutiques et chimiques, des industries agro-alimentaires , et des industries mécaniques.


Coopération culturelle, scientifique et technique

Notre implantation culturelle en Hongrie est ancienne. La France a attiré des générations d’artistes hongrois, poètes (Ady, Joszef, Illyes), romanciers (Kosztolanyi), musiciens (Liszt, Ligeti, Kurtag, Eötvös), peintres (Munkassy, Rippl-Ronay) ou photographes (Brassaï, Kertesz).

Si les liens se sont quelque peu distendus pendant la période communiste, nos échanges culturels avec la Hongrie ont ensuite repris avec intensité. Notre présence repose sur plusieurs institutions : l’institut français de Budapest (ouvert en 1992), les cinq alliances françaises implantées dans les principales villes de province (Debrecen, Györ, Miskolc, Pecs, Szeged), la fondation franco-hongroise pour la jeunesse, le centre interuniversitaire d’études françaises, le lycée français de Budapest, cinq lycées bilingues francophones, plusieurs filières universitaires francophones, appuyées par un programme de bourses d’études dynamique. Un réseau appelé « pôle universitaire francophone de masters conjoints » regroupe 5 filières : licence en économie (université d’Amiens/ Ecole supérieure d’économie de Budapest), master d’administration des affaires (universités Lyon III/ USTEB Budapest), master en urbanisme et aménagement (universités Paris IV/ USTEB), maîtrise en droit (universités Paris II / Eötvös Lorand de Budapest), master en droit européen (universités Lyon III/ de Szeged). La France est le quatrième pays d’accueil pour les étudiants hongrois et le deuxième au titre d’Erasmus.

Cet engagement institutionnel permet à la langue française de demeurer la troisième langue étrangère enseignée en Hongrie. Un plan d’action pour le français au sein de l’UE aura permis d’assurer en trois ans, d’ici 2011, la formation de plusieurs centaines de fonctionnaires hongrois et la préparation de la présidence hongroise de l’UE au premier semestre 2011 fait l’objet d’un important programme de coopération avec l’école nationale d’administration et le centre des études européennes de Strasbourg. La Hongrie est en outre devenue membre observateur de l’Organisation Internationale de la Francophonie.

Notre coopération scientifique s’appuie sur un centre de recherche franco-hongrois, situé à Szeged, dans le domaine des biotechnologies. Un accord de coopération scientifique et une déclaration d’intention sur la coopération en matière de pôles de compétitivité ont été signés en 2005.

Autres formes de coopération

Notre coopération technique a privilégié la préparation à l’adhésion à l’Union européenne. Depuis 1998, la France a participé à 16 jumelages institutionnels PHARE en Hongrie. En partie grâce au rôle précurseur de l’association « Initiative France-Hongrie », notre coopération décentralisée a permis d’établir des relations dynamiques entre plusieurs niveaux de collectivités locales (6 régions, 13 départements et 44 communes). Sont notamment concernés les pôles de compétitivité, l’éducation, la formation et l’enseignement supérieur, l’environnement (gestion et protection des eaux et des zones naturelles), le tourisme et le développement rural. On peut citer les jumelages de Champagne/Ardennes avec la Grande plaine du Nord, et de Valenciennes avec Miskolc.

Plus d'information sur le site suivant:

http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/pays-zones-geo_833/hongrie_222/france-hongrie_1367/index.html